mardi 29 octobre 2013

Comment la médiathèque s'est transformée en atelier de gravure


La médiathèque est devenue l'espace d'une journée un atelier éphémère dédié à la gravure, sous la houlette de l'illustrateur Benoît Morel.

Benoît était déjà bien présent dans la salle d'exposition depuis 10 jours par le biais de ses peintures et gravures illustrant les textes de Thierry Lenain dans le bel album documentaire dont nous vous avons déjà parlé : C'est ta vie !
Mercredi dernier, il était là en chair en os, pour accueillir le matin les jeunes du Club 11-14 et l'après-midi des enfants de 8 à 12 ans.
Notre salle d'expo avait été transformée pour l'occasion : le sol recouvert de bâches plastique lui donnait un petit air familier aux amateurs de la série Dexter. Mais c'était bien nécessaire au vu de toute l'encre qui a coulé ce jour-là.
D'abord, l'encre de chine, dans laquelle les enfants ont trempé leur pinceaux pour réaliser leur croquis.
Cette première étape était essentielle pour habituer la main à un autre geste que celui plus maîtrisé du crayon.






Le thème qui s’imposait était celui du livre : l’amour, la naissance, l’amitié, les relations entre les gens. A l'aise dans cet esprit Peace and Love, les enfants ont esquissé coeurs, regards, sourires mais aussi foetus, ovules, spermatozoïdes ou encore couples à l'air heureux.


Deuxième étape : sur la plaque de polystyrène (attention, pas n'importe lequel ! extrudé, s'il-vous-plaît), chacun a tenté de redessiner son croquis, en le gravant à l’aide de la pointe bien taillée d’un crayon de couleur.


Benoît explique bien que le rendu sera le miroir de la plaque gravée. Cela n'empêche pas les plus décidés de graver des lettres à l'envers pour faire apparaître des noms, des mots.
Chacun est penché sur sa plaque, le geste doit être précis et en même temps puissant, car le polystyrène ne se laisse pas graver si facilement par les petites mains.

C'est l'heure de l'encrage. L'impatience se fait ressentir : on a envie de tenir en main ces drôles de rouleaux qu'on voit depuis ce matin. On étale l'encre de gravure - "la mayonnaise" - sur un vieux calendrier, on y passe le rouleau en caoutchouc, et on applique l'encre sur la plaque.




Une fois la plaque bien imprégnée, on la pose délicatement sur une feuille de papier canson posée par terre.


On appuie bien fort. On a même le droit de sauter et de danser dessus ! Alors on s'en donne à coeur joie.


Et puis arrive le moment magique : l'excitation monte d'un cran.
On retire tout doucement la feuille de canson et on reste quelques instants béat devant le résultat.




C'est l'heure du goûter. Les enfants reviennent de leur pause bien méritée avec l'envie de graver encore. 
Sur une grande feuille de papier kraft, chacun pose sa plaque. Se dessine alors sous nos yeux une oeuvre collective plutôt sympathique.


Vous voulez continuer, les enfants ?
Alors on sort tous les vieux papiers qui traînent : affiches, chutes de papiers cadeaux, cartons, journaux. L'effet est bien souvent étonnant.


L'atelier touche à sa fin.
Les enfants rentrent chez eux les doigts tout noirs, fiers de raconter à leurs parents ce qu'ils ont appris aujourd'hui. Benoît Morel repart vers sa Bretagne.

A la médiathèque, quelques traces d'encre ça et là témoignent de l'effervescence de la journée tandis que les bibliothécaires nettoient les pinceaux, rangent la salle, replient les tables.

La salle a retrouvé son allure habituelle... sauf sur un des murs où s'étalent maintenant quelques dizaines de gravures suspendues, du plus bel effet.


Les plaques et les gravures sont exposées jusqu'au vendredi 8 novembre, en même temps que les planches de C'est ta vie !

Merci à Thierry Lenain et Benoît Morel pour nous avoir permis d'exposer les planches de leur livre, un deuxième merci à Benoît Morel pour avoir accepté notre invitation et mené cet atelier de main de maître, et un grand merci collectif à tous les enfants qui ont participé à cette journée avec un enthousiasme communicatif.
 

2 commentaires:

  1. Wahou ! Ça me donne envie d'habiter à Malakoff, ou d'y être bibliothécaire, ou d'y être enfant, ou enseignant, ou tout ça à la fois !
    Un grand merci à vous
    Thierry

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